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Herenui

La blogosphère de la misanderie (2)

17 Juillet 2016 , Rédigé par Herenui Publié dans #Aparté...

Les détails, comme chacun le sait, conduisent à la vertu et au bonheur ; les généralités sont, au point de vue intellectuel, des maux inévitables.

Aldous Huxley

Les juifs détiennent tout l'argent. Les noirs nous prennent tout le boulot. Les arabes sont des terroristes. C'est par ces clichés que je voulais démarrer ce post. Pourtant, je n'ai jamais eu de conseiller financier juif. Lorsque je travaillais au MIN de Rungis pour payer mes études, la plupart des ouvriers qui travaillaient au bâtiment boucherie, qui se promenaient avec un morceau de viande d'une cinquantaine de kilos sur l'épaule à 05 heures du matin étaient noirs, parce qu'ils étaient les seuls à accepter ce boulot ingrat. Et le seul fait d'arme que je peux dévoiler pour mes amis arabes est qu'ils prenaient leur douche quand je jouais au foot avec leur caleçon par pudeur. Mais les clichés sont ainsi, véhiculés par beaucoup d'ignorance de l'autre et exacerbés par un monde devenu complètement fou et qui peut apparaître comme plus que médiocre si on le regarde de manière générale. On adore généraliser, se baser sur des clichés et des chiffres qui ne prennent de l'importance que parce que l'on leur en a trouvé du crédit. On se base sur des statistiques pour se conforter dans ses décisions, croire que l'on a la bonne réflexion, que le problème vient forcément des autres.

J'ai vécu ça lorsque la séparation s'est mise en place. Parce que mon ex-femme avait pris la décision, c'était au regard des autres forcément de ma faute. J'avais dû coucher avec une autre, je l'avais peut-être battu, je la négligeais. J'allais sûrement la laisser vivre avec notre fils et allait vite me rabibocher avec une petite jeunette. Ça m'a fait mal et j'ai dû m'en accommoder jusqu'à ce que les gens s'aperçoivent que ce n'était pas le cas... Je dois avouer, pour toutes celles qui généralisent, que l'homme (au masculin) n'est pas un exemple en matière de fidélité et de don à l'autre. Mais il ne s'agit pas de tous les hommes. Je discute aussi avec des papas perdus, déboussolés comme je l'ai été, parce qu'ils auraient tout fait pour sauver leur couple, feront tout pour leur(s) enfant(s). Mais si je reste sur les clichés et quelques "misères" qui me sont arrivées, les femmes sont plus promptes à "foutre la merde" dans un couple, voir un ex-couple qui souhaite trouver un équilibre...

Lorsque j'ai commencé à chercher sur la toile des témoignages, des informations, des sujets de conversation et des interlocuteurs sur le thème du divorce, je suis tombé sur énormément d'avis féminins et très peu d'avis masculin. Je pensais trouver de la compréhension, mais surtout des personnes qui allaient au delà des clichés et des généralités. Leur propre histoire pouvait être bouleversante, elles avaient assez de recul et d'analyse pour faire la part des choses entre un conard qui ne voit que l'importance de son nombril et d'autres peut-être qui essaient de s'en sortir d'une manière plus honnête. Mais ce que je constate, c'est que les clichés perdurent, même lorsqu'il s'agit de séparation. Il y a le camp des hommes et celui des femmes. Il y a le camp des méchants et celui des gentilles. On généralise encore et toujours. Pourtant, il s'agit d'humains, il s'agit de sentiments, il s'agit de destins.

Je ne souhaite pas pour ma part généraliser. Chaque histoire est unique, chaque décision a sa raison, chaque personne concernée a un vécu qui ne ressemble en rien à celui d'un autre. Bien sûr, on peut faire des rapprochements, bien sûr on peut trouver des similitudes sur certains aspects de l'échec qui nous unit, mais ce qui fait la richesse d'une histoire, c'est sa singularité. La singularité d'une personne dans son caractère, dans ce qu'elle est, dans ce qu'elle vit, et qui est souvent perçu (peut-être un peu par jalousie, je me pose la question) comme étrange et donc à éviter. On aime tout mettre dans des cases, tout catégoriser, voir les autres différemment comme pour se rassurer: les riches se rassurent en regardant les pauvres, les intellectuels se rassurent en voyant les manuels, les familles dites classiques se rassurent en regardant les familles monoparentales...

Arrêtons donc de nous regarder en tant que catégorie, que cliché, que généralité. Nous ne sommes pas des chiffres, nous ne sommes pas des statistiques. Nous sommes humains, avec nos qualités, nos imperfections, nos décisions parfois absurdes ou incomprises...

Le monde que nous essayons de construire pour nos enfants vaut mieux que ça...

La blogosphère de la misanderie (2)
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