Alchimie, affinités, incompréhensions,séparation
Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour.
Ce sont les mots qui pourraient définir ce que nous avons vécu ces sept dernières années.
L'alchimie. Cette impression impalpable des premières rencontres. Quelque chose d'indéfinissable, à la limité de l'envoûtement. C'est la différence entre faire une belle rencontre et la rencontre exceptionnelle. On se dit alors: " Et s'il pouvait s'agir de cette personne là ?". Si on ne l'a pas vécu, on ne peut pas le comprendre. Si on le vit, on peut maintenant comprendre certaines décisions prises sur les non-choix décidés. C'est donc ce qui s'est passé avec ma future-ex. La bonne personne, le bon endroit, le bon moment. Une rencontre intemporelle et plus rien autour n'existe. Il y a moi. Il y a elle. Il y a nous. Cette alchimie, cette envie naturelle de se rapprocher. Les choses se font donc de manière naturelle, juste comme une évidence. Pas de calcul, pas de tergiversation, juste un peu d'appréhension. Une infime goutte.
Les affinités. Nous nous sommes tout de suite trouvés dans notre quotidien. De la complémentarité: tu aimes faire la cuisine, ça tombe bien, pas moi... Des envies communes dans les loisirs, dans le quotidien, dans ce que l'on attend de la vie à court, moyen et long terme. Des discussions à n'en plus finir, sur tout et sur rien. Un amour l'un envers l'autre qui se confirme de jours en jours , à chaque instant. Une impression de destiné, que c'était écrit quelque part. De là, tout s'enchaîne: une vie commune, des projets communs, une envie de mariage, une envie d'enfants... Une suite logique tout simplement.
Les incompréhensions. Avec l'arrivée de petit bout est venu le temps des incompréhensions. Nous n'étions pas préparés finalement aux instants qui allaient s'associer à la naissance de notre enfant. Un premier mois difficile avec des allers retours incessants à l'hôpital qui nous fatiguaient. Mais surtout aucun réseau sur lequel nous pouvions nous appuyer ou nous reposer pour demander conseils, mettre notre rôle de parent de côté juste un instant. Un environnement qui se dit disponible mais qui au final n'apporte pas le soutien tant espéré. Une famille trop disséminée ou incapable de s'occuper de petit bout l'espace d'un instant. C'était tout et tout le temps. Une incompréhension latente sur ce que l'on attend de l'autre. Un quotidien qui prend le pas sur les attentions. Les sentiments sont toujours là, mais pas le temps ni l'énergie nécessaire pour la démonstration. Des journées beaucoup trop courtes pour espérer mieux, avec un petit bout qui logiquement accapare un quotidien (trop ?) rempli...
La séparation. Le mot est dit. Malgré l'indépendance de petit bout qui prend de l'ampleur de jour en jour, un constat, une envie d'y remédier mais aussi une lassitude et l'un des deux a décidé d'emprunter une autre direction. Un abandon de lutte. Une fuite. Un désir de ne penser qu'à soi-même, pour soi-même. Une envie d'être aimée et de revivre comme au premier jour. C'est ce que je ressens aujourd'hui sur les raisons de la décision de ma future-ex quant à notre séparation. De mon côté, j'étais prêt à me battre par amour, aveuglément peut-être. Car au fil du temps, je m'aperçois que les attentes ont changé, que beaucoup d'éléments exceptionnels qui ont mis en évidence l'alchimie ont été banalisés. Le désir du toujours plus, de la preuve d'exister à travers l'autre. Une histoire sans fin... Avec une fin malheureuse, mais une fin...