Grippe et ses conséquences
Trois mois passent. Je tiens le coup. Physiquement, mentalement, scolairement. Bientôt la première partie du concours qui s'annonce dure mais envisageable. C'est un rythme soutenu, mais le contenu très intéressant et enrichissant comble aisément les efforts consentis. Ce n'est pas qu'une affaire de connaissance mais aussi de transfert de ces connaissances dans un temps très limité. Là est ma faiblesse. Je ne suis pas un génie des examens. Juste quelqu'un qui sait exploiter son savoir pour des situations concrètes.
Je m'accroche tant bien que mal. Je suis constamment à la limite de me faire lourder mais je tiens. Arrive alors la prochaine échéance. Une semaine particulière car j'ai senti la fièvre monter en moi comme rarement vécu. Le genre de truc que l'on n'a que tous les dix ans. Je me gave de médicaments avec des résultats limités. J'ai de la fièvre, j'ai du mal à tenir debout, mes oreilles bourdonnent, j'ai des sueurs et je suis crevé. Je continue les cours, mais je fais plus acte de présence qu'autre chose, car nouvelle évaluation en fin de semaine. Je tiens au moral et au courage. Je compte les jours afin d'être un peu plus apte à montrer que je mérite encore d'être présent.
J'espérais que le jour de l'évaluation n'allait pas être interminable et catastrophique. J'ai réussi à tenir une matinée complète et deux matières. Ce n'était pas l'apothéose mais je pensais avoir rendu un truc correct. Il me restait à gérer une matière l'après-midi. Ce ne fut pas le cas. Pris de nausées et de montée de fièvre, je suis allé quatre fois aux toilettes en l'espace de deux heures, sachant que je devais disserter sur deux copies doubles. Le ratio devenait alors incompatible avec le rendu que je voulais me fixer. Je ne pensais qu'à une chose: en finir et rentrer. Je ne tenais plus debout, la tête en coton, les jambes qui flageolent et une heure et quart de transport.
J'ai lutté pour aller chez le médecin. Je savais sans même avoir les résultats que s'en était fini pour moi. Je parle du concours. Il n'y avait aucunes circonstances atténuantes. Seuls les résultats comptaient. Les règles étaient fixées dès le départ. Elles étaient claires et immuables. J'ai donc lâché mes soirées révisions pour me reposer et me refaire à l'idée de rejoindre mon établissement ainsi qu'une situation professionnelle que je voyais maintenant autrement. J'attendais la sentence qui allait tomber une semaine plus tard. Je n'étais pas le premier à avoir quitté le concours. J'avais enrichi mon bagage technique comme jamais.
Je savais aussi qu'un poste allait se libérer et que mon expérience professionnelle allait être un atout indéniable. Je retrouvais le mien mais j'avais une confiance en moi qui me laissait présager des jours meilleurs. M'épanouir professionnellement. C'est ce que je souhaitais...